法語(yǔ)小說(shuō)閱讀:小東西上篇(8)
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2020-06-30 00:36
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摘要:
法語(yǔ)小說(shuō)閱讀:小東西上篇(8)
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Le Petit Chose
小東西
PREMIERE PARTIE 上篇
Chapitre VIII LES YEUX NOIRS 第八章 黑眼睛
MAINTENANT le collège est désert. Tout le monde est parti... D'un bout des dortoirs à l'autre, des escadrons de gros rats font des charges de cavalerie. en plein jour. Les écritoires se dessèchent au fond des pupitres. Sur les arbres des cours, la division des moineaux est en fête ; ces messieurs ont invité tous leurs camarades de la ville, ceux de l'évêché, ceux de la sous-préfecture, et, du matin jusqu'au soir, c'est un pépiage assourdissant.
De sa chambre, sous les combles, le petit Chose les écoute en travaillant. On l'a gardé par charité, dans la maison, pendant les vacances. Il en profite pour étudier à mort les philosophes grecs. Seulement, la chambre est trop chaude et les plafonds trop bas.
On étouffe là-dessous... Pas de volets aux fenêtres. Le soleil entre comme une torche et met le feu partout.
Le platre des solives craque, se détache... De grosses mouches, alourdies par la chaleur, dorment collées aux vitres... Le petit Chose, lui, fait de grands efforts pour ne pas dormir. Sa tête est lourde comme du plomb ; ses paupières battent.
Travaille donc, Daniel Eyssette!... Il faut reconstruire le foyer... Mais non! il ne peut pas... Les lettres de son livre dansent devant ses yeux, puis, ce livre qui tourne, puis la table, puis la chambre. Pour chasser cet étrange assoupissement, le petit Chose se lève, fait quelques pas ; arrivé devant la porte, il chancelle et tombe à terre comme une masse, foudroyé par le sommeil.
Au-dehors, les moineaux piaillent ; les cigales chantent à tue-tête ; les platanes, blancs de poussière, s'écaillent au soleil en étirant leur mille branches.
Le petit Chose fait un rêve singulier ; il lui semble qu'on frappe à la porte de sa chambre, et .qu'une voix éclatante l'appelle par son nom: “Daniel, Daniel!... ” Cette voix, il la reconna t. C'est du même ton qu'elle criait autrefois: “Jacques, tu es un ane!”.
Les coups redoublent à la porte: “ Daniel, mon Daniel, c'est ton père, ouvre vite. ” Oh! l'affreux cauchemar. Le petit Chose veut répondre, aller ouvrir. Il se redresse sur son coude : mais sa tête est trop lourde, il retombe et perd connaissance.
Quand le petit Chose revient à lui, il est tout étonné de se trouver dans une couchette bien blanche, entourée de grands rideaux bleus qui font de l'ombre tout autour... Lumière douce, chambre tranquille. Pas d'autre bruit que le tic-tac d'une horloge et le tintement d'une cuiller dans la porcelaine... Le petit Chose ne sait pas où il est ; mais il se trouve très bien. Les rideaux s'entrouvrent. M. Eyssette père, une tasse à la main, se penche vers lui avec un bon sourire et des larmes plein les yeux. Le petit Chose peut continuer son rêve.
“ Est-ce vous, père ? Est-ce bien vous ?
- Oui, mon Daniel; oui, mon cher enfant, c'est moi.
- Où suis-je donc ?
- A l'infirmerie, depuis huit jours... ; maintenant tu es guéri, mais tu as été bien malade...
- Mais vous, mon père, comment êtes-vous ?
Embrassez-moi donc encore !... Oh ! tenez! de vous voir, il me semble que je rêve toujours. ” M. Eyssette père l'embrasse :
“ Allons! couvre-toi, sois sage... Le médecin ne veut pas que tu parles. ” Et pour empêcher l'enfant de parler, le brave homme parle tout le temps.
“ Figure-toi qu'il y a huit jours, la Compagnie vinicole m'envoie faire une tournée dans les Cévennes, Tu penses si j'étais content : une occasion de voir mon Daniel! J'arrive au collège... On t'appelle, on te cherche... Pas de Daniel. Je me fais conduire à ta chambre : la clef était en dedans... Je frappe : personne.
Vlan ! j'enfonce ta porte d'un coup de pied, et je te trouve là, par terre, avec une fièvre de cheval!... Ah! pauvre enfant, comme tu as été malade! Cinq jours de délire! Je ne t'ai pas quitté d'une minute... Tu battais la campagne tout le temps ; tu parlais toujours de reconstruire le foyer. Quel foyer ? dis!... Tu criais : “ Pas de clefs ? tez les clefs des serrures ! ” Tu ris ? Je te jure que je ne riais pas, moi. Dieu! quelles nuits tu m'as fait passer!... Comprends-tu cela! M. Viot - c'est bien M. Viot, n'est.ce pas ? qui voulait m'empêcher de coucher dans le collège! Il invoquait le règlement... Ah! bien oui, le règlement! Est-ce que je le connais, moi, son règlement? Ce cuistre-là croyait me faire peur en me remuant ses clefs sous le nez. Je l'ai poliment remis à sa place, va ! ” Le petit Chose frémit de l'audace de M. Eyssette ; puis oubliant bien vite les clefs de M. Viot : “ Et ma mère ?” demande-t-il, en étendant ses bras comme si sa mère était là, à portée de ses caresses.